j'ai écris ce livre de toute mon âme avec le
j'ai écris ce livre de toute mon âme avec le maximunm de sincérité
Préface
Tendre et cruelle Lorraine
Les Hackenheimer, quelle histoire !
C'est l'histoire d'une famille, celle de ma grand-mère paternelle Marie Marthe Florence Hackenheimer, dont je ne savais pratiquement rien avant de me lancer dans cette aventure.
Je retrouve son ancêtre à Kastel, de l'autre coté du Rhin, dans ce département du Mont Tonnerre qui s'étend jusqu'à Mayence (aujourd'hui Mainz). Je découvre à travers un acte de naissance rédigé en Français que Jean Hackenheimer est né en ce 26 février 1809. Son père Johannes Justus a 29 ans et sa mère Anne Catherine Dees 25 ans.
Il y a sûrement du Napoléon dans l'air car Johannes est préposé aux douanes Impériales et il y a fort à penser que ce gaillard là a participé à une ou plusieurs campagnes de l'Empereur.
Quelle histoire !
Les douaniers il faut les suivre à la trace sur quatre générations. Toujours en mouvement sans cesse en mutation, c'est épuisant de les chercher : Geottzenbruck avant 1809, Encheviller en 1817, Stürzelbronn en 1819, Philipsbourg en 1825...
Et puis Jean-Christoph, un jour, s'est arrêté là, à Champey. L'histoire s'anime autour de ce petit village complètement ignoré situé à quelques kilomètres au nord de Pont à Mousson.
Ignoré ? C'est pourtant tout près d'ici à Bouxière Sous Froidmont que la grande guerre a vraiment commencé.
Quelle histoire ?
C'est celle des jours heureux, mais aussi celle des grandes infortunes.
C'est d'abord, à Champey, une belle maison lorraine avec la clef d'arche gravée 1630 où la vie familiale s'organise chaleureusement. Florence et Augusta courent sur le rivage de la Moselle toute proche et vont jouer avec les loutres qu'elles ont apprivoisées sous le regard attentif de leur père. C'est aussi l'histoire des caprices de la rivière qui oblige parfois la famille à monter tous les meubles à l'étage.
Et puis c'est l'histoire d'une mère...
Marie Noémie Irma, qui meurt d'effroi dès le début de la folie sanglante de 1914. Le mari capturé par les allemands, pour avoir aidé un curé à fuir, fait prisonnier comme otage et enfermé à Metz semble-t-il, dès septembre !
La tragédie du fils aîné, Roger, sergent rempli de bonté, emporté très loin des siens dans la Coloniale et qui n'a jamais revu sa famille. La douleur d'Emile, l'autre fils, marqué à vie par une blessure mutilante irréversible. Et le cadet Pierre réquisitionné par l'ennemi pour l'intendance à Champey.
Les amours tumultueuses, impossibles et malheureuses de Florence dans un monde violent en total désordre. Les tentatives de séduction d'un soldat allemand envers Augusta quand elle se rend à la ferme pour chercher le pain.
Quelques instants de fraternisation éphémères où l'on patine ensemble Français (civils) et Allemands sur les douves gelées du Château (Boursier) et ces stéréotypes de destruction pourtant si proche (Vittonville, Lesmenil, Pont à Mousson etc....)
La mémoire ne retient pas tout et elle s'effacera un jour définitivement. C'est pour prolonger ces quelques souvenirs encore présents et rassembler une partie de ceux qui ont fait ce que nous sommes aujourd'hui, que j'ai entrepris ce modeste ouvrage : puissent les générations à venir en saisir l'intérêt !